Dimanche 30 octobre 2022
31° dimanche du temps ordinaire
Prédication du Père Stéphane Ayouaz
Cathédrale Sainte Marie
(Saint-Bertrand de Comminges)
Pour lire les textes liturgiques AELF de la messe, cliquer ici :
Livre de la Sagesse 11, 22–12, 2 ; Psaume 144 ; Deuxième lettre de S. Paul apôtre aux Thessaloniciens 1, 11–2, 2 ;
Évangile selon saint Luc 19, 1-10.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
(Jn 3, 16)
Pour chanter le Seigneur, cliquez sur le bouton ci-dessous :
(Voir les paroles)
« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »
(Lc 19, 1-10)
Zachée, descends vite : aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison ! »
Ainsi parle Jésus dans l’évangile de ce dimanche. Cette insistance de Luc sur l’aujourd’hui n’est pas un hasard. L’aujourd’hui c’est l’aujourd’hui de Zachée bien sûr. C’est aussi l’aujourd’hui du temps de Luc, celui de la première communauté chrétienne d’origine grecque à laquelle appartient Luc et pour laquelle il a écrit son évangile. Mais l’aujourd’hui de l’évangile c’est aussi notre aujourd’hui. Notre présent.
Par la simple répétition de ce mot, Luc nous dit combien la visite du Christ Jésus dans la maison de Zachée peut être actuelle ! Car nous pouvons tous être des Zachée. Des Zachée c’est-à-dire des hommes perdus en besoin de salut.
Pour les gens de Jéricho, Zachée n’est pourtant qu’un homme pécheur. C’est un pécheur à la puissance 10. Honni par les gens. Car Zachée est publicain et, pire encore, le chef des publicains. Un collecteur d’impôts à la solde de l’occupant romain, un collaborateur corrompu qui n’hésite pas à se servir au passage et à se mettre de côté, sur le dos des honnêtes gens, une immense fortune.
Nous comprenons alors que Zachée soit détesté et que les gens de Jéricho soient scandalisés par l’attitude de Jésus qui, plutôt que d’aller rencontrer un des justes de la ville, s’en est allé dans la maison de ce voleur. «Tous – nous dit l’évangile- récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »
Mais, ce que n’a pas vu la foule, c’est que cet homme est en train de se perdre. Sa vie est en plein naufrage. « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » dit Jésus.
« Il y a un temps pour tout. » dit l’Ecclésiaste. Un temps où ne compte que la réussite à n’importe quel prix et un temps où cette réussite a le goût amère du vide.
Voici donc Zachée qui grimpe sur son arbre gigantesque. Il monte là-haut à cause de la foule qui est devenue pour lui un obstacle, non seulement – on l’aura compris – parce qu’elle fait rempart à Jésus à cause de sa petite taille, mais parce qu’elle est pleine de rancœur vis-à-vis de celui qui l’exploite honteusement.
Zachée le notable monte pourtant sur son sycomore, au risque du ridicule. C’est dire le désir qui le tient. C’est dire aussi qu’il est prêt à tout pour voir Jésus.
Il y a de l’urgence dans ce récit. « Zachée courut donc en avant » et Jésus l’invite à descendre vite de son arbre. « Vite il descendit et reçut Jésus avec joie ». Il y a de l’urgence car Zachée est au bord du précipice. Car Zachée est perdu. Perdu à en mourir ! Pris au piège de sa soif de richesses, Zachée s’est enfermé dans sa prison. Plus de relation possible avec ses frères qui le détestent. Plus de relation avec Dieu qui est en droit de le condamner. Plus de vie spirituelle étouffée par la course au Dieu de l’argent, à n’importe quel prix. Le moment semble venu où il n’est plus possible à Zachée de se regarder en face, tant la honte est grande en lui. Au bout de la vie de Zachée, il y a une grande solitude. La solitude insoutenable de celui qui n’a vécu que pour lui-même.
Or voici qu’un espoir se fait jour. La rencontre de Jésus dont tout Jéricho a déjà entendu parler. Cet homme surprenant ne craint pas de s’approcher des pécheurs. Car cet homme est habité par la Sagesse de Dieu tellement plus large que le cœur de l’homme : « toi, Maître qui aimes la vie, toi dont le souffle impérissable anime tous les êtres. Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu, tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent, pour qu’ils se détournent du mal, et qu’ils puissent croire en toi, Seigneur. »
La foule n’a pas su lire la détresse de l’homme. Jésus, lui, d’un seul regard, a vu cela.« Il leva les yeux et l’interpella ». Contre toute attente, Jésus provoque et prend l’initiative de la rencontre tant espérée. Il brise le cercle de la solitude. Contre toute règle de bienséance, il s’invite lui-même chez l’homme perdu. Et désormais tout va très vite. Vite, vite !
Il aura donc fallu si peu. Une simple rencontre pour que tout se libère en Zachée. Un seul rendez-vous pour le rendre à nouveau capable de partage, capable de se donner, capable de joie, délivré de son mal.
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison ! »
L’aujourd’hui de l’évangile c’est aussi notre aujourd’hui. Notre présent. Car Zachée est de tous les temps bien sûr. Car tout homme peut être menacé de perte. Pas besoin d’amasser des fortunes, d’être un corrompu pour ressembler à Zachée le publicain. Tant de raisons aujourd’hui peuvent nous conduire, malgré nous parfois, à nous enfermer dans la solitude. La peur des autres, la méfiance excessive, le repli sur la vie privée, le refus des relations, le goût pour le confort matériel, la consommation ou l’activité à outrance, qui étouffe notre vie spirituelle. Et nos villes, et de plus en plus nos campagnes, gagnées par la maladie de l’indifférence. Combien de personnes aujourd’hui, chez nous, perdues dans la foule, sont en mal de relations plus vraies, plus humaines ? Combien, et nous en sommes peut-être, guettent un autre regard qui pourrait les libérer ? Si nous pouvions, à cause de Jésus et de Zachée, briser un peu de nos solitudes. Un simple geste, un simple mot… Une rencontre.
L’histoire de Zachée nous redit pourtant à quel point le Christ peut nous sauver aujourd’hui encore. Car il vient le Ressuscité, demeurer chez nous, quoi qu’il en soit de notre péché. Il vient restaurer en nous le goût de la relation à Dieu et à nos frères. Nous étions morts, spirituellement, perdus, incapables de trouver Dieu et de vivre en fraternité. Mais le Christ nous a réconciliés.
Il vient aujourd’hui demeurer chez nous par sa Parole et le don de l’Eucharistie. Il vient nous rencontrer ce soir et nous redonner la joie de nous ouvrir à Dieu et à nos frères.
« Descends vite, aujourd’hui il me faut demeurer dans ta maison. » Aujourd’hui… Chez toi… Qui que tu sois… Amen.
Stéphane Ayouaz

Hymne mariale
A la cathédrale sainte Marie de Saint-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne), un chant à la Vierge Marie s’élève à la fin de chaque office.
Aujourd’hui, nous chantons Marie, en lui demandant de chercher avec elle dans nos vies les pas de Dieu et d’accueillir par elle les dons de Dieu.
Pour prier Marie, cliquez sur le bouton ci-dessous :
(Voir les paroles)





Photos du haut vers le bas : Vue d’ensemble, Vierge Marie du rétable, jubé, orgue, portail roman et maître-autel de la cathédrale Sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Père Marcel Baurier, Recteur de la cathédrale.
La cathédrale Sainte Marie de Comminges (XIe-XIVe siècle) contient entre ses murs, une église intérieure en bois de chêne (photos ci-dessus), ornée de splendides sculptures et décorée de marqueteries réalisées entre 1525 et 1535. Cet espace propose une méditation sur l’histoire du salut, depuis le péché originel jusqu’au paradis représenté au maître autel. Un orgue Renaissance fut également construit en 1551 (Source : diocèse de Toulouse). La cathédrale Sainte Marie est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO pour les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Le Père Stéphane Ayouaz, né en 1969, a été ordonné prêtre le 6 juin 1999 pour le diocèse de Toulouse. Fort d’une solide expérience pastorale de curé (2001-2017), successivement dans les ensembles paroissiaux de Seysses – Lamasquère, de Montréjeau – Salies-du Salat – Mazères et de Beauzelle, de responsable du service des vocations, de délégué au Diaconat permanent , d’aumônier de lycéens et de scouts, il est depuis le 1er septembre 2017 supérieur du séminaire inter-diocésain Saint-Cyprien de Toulouse.

EPHETA a conclu avec la Librairie La Procure un programme d’affiliation. En commandant des livres à partir de notre site, vous apportez votre soutien fraternel aux retraitants et pèlerins les plus démunis.
Pour effectuer une recherche et commander, merci de cliquer sur le bouton LA PROCURE. Vous serez alors redirigé(e) vers le site sécurisé de la librairie.


Une fois par semaine, EPHETA vous propose un Commentaire de la Parole de Dieu du dimanche.
Abonnez-vous gratuitement ! (en bas-de-page) Vous serez ensuite informé(e) par e-mail des prochaines parutions. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.
Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram
Mentions légales relatives à la propriété intellectuelle :
Crédit photos : Maïté Ruellan.
Textes bibliques reproduits avec l’aimable autorisation de © AELF
(Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones).
Autorisation SECLI (Secrétariat des Editeurs de Chants pour la Liturgie) n° 2020053.
Autorisation SACEM “Ecoute de musique à l’unité” n° 30011003979
Extraits musicaux reproduits avec l’aimable autorisation de © Bayard Musique :
– Dieu nous éveille à la foi. A20-70-1. Paroles : CFC / Musique : Philippe Robert. Interprété par le Choeur Antidote / Fabien Chevallier / Brigitte Le Borgne. Chantons notés de l’assemblée. Bayard Musique, 2005.
– Chercher avec toi Marie. V282. Paroles et musique : Jean-Claude Gianadda © Studio SM. Interprété par le Sancta Maria Choir Lebanon. A revoir sur Facebook
© 2022 Epheta®. Tous droits réservés.
Avertissement légal : Epheta œuvre suivant le magistère du concile Vatican II et rassemble des chrétiens catholiques attentifs à nourrir et à augmenter leur fidélité de laïcs à leur vocation sacerdotale de baptisés. La liberté religieuse est un élément essentiel de la foi chrétienne, ce qui veut dire pour tout homme et toute femme liberté de chercher Dieu et d’adhérer à la vérité, de trouver la liberté intérieure donnée par Jésus Christ, d’apprendre à écouter son Esprit et de se laisser instruire en Église. Soucieux et respectueux de ce que chaque fidèle, pèlerin ou retraitant, chercheur de Dieu, puisse sur son chemin personnel de foi être accompagné en Église pour s’ouvrir librement à Dieu, Epheta, association apostolique indépendante, s’attache dans l’unité ecclésiale comprise comme une communauté dans la foi le concours de partenaires et prédicateurs différents, clercs diocésains, ordres religieux et monastiques, communautés nouvelles et laïcs compétents, témoins des sensibilités spirituelles présentes au sein de l’Église catholique. Epheta ne peut cependant être regardé, nonobstant son charisme propre, comme étant assimilé, affilié, subordonné ou représentant un ordre religieux ou monastique, une institution ecclésiastique, une congrégation, ou un autre partenaire en particulier. (Article 9 des statuts de l’association.)