Prédication du Père Marcel Baurier Dimanche 21 mars 2021
Jérémie 31, 31-34 ; Psaume 50 ; Hébreux 5, 7-9 ; Jean 12, 20-33.
« Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leurs péchés »
Première lecture (Jr 31, 31-34). Il est difficile, à la messe, d’être attentifs à toutes les paroles que nous entendons dites par le célébrant, par les lecteurs ou prononcées par nous-mêmes. Cela s’explique par la psychologie et aussi par leur nombre ou encore par l’habitude et la routine. A chaque messe, au moment de la consécration du vin, le célébrant dit : « ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude… » Alliance, Alliance nouvelle et éternelle…. Sommes-nous attentifs à ces mots ?
Alliance, un mot dans la Bible pour exprimer la relation entre Dieu et nous. Tout au long du Carême l’histoire de l’Alliance est rappelée pour que nous puissions en mesurer son approfondissement, son évolution et son nécessaire renouvellement après les ruptures d’Alliance de la part du peuple de Dieu.
Dieu, lui, est fidèle : Alliance avec Noé, avec Abraham, au Sinaï, au retour de l’exil et Alliance intérieure annoncée par Jérémie, image prophétique de l’Alliance nouvelle et éternelle grâce à Jésus-Christ et au don de l’Esprit Saint. Le titre juif de la Bible est « le livre de l’Alliance. » C’est la traduction grecque des Septante, qui a traduit Alliance par Testament et nous parlons habituellement de l’Ancien et du Nouveau Testament. Mais le mot « Testament » privilégie l’idée d’un don de Dieu et même de la condescendance de Dieu, au lieu de rappeler que la relation à Dieu s’exprime dans un pacte d’Alliance avec un engagement réciproque.
Accueillons la parole de Dieu et le texte de Jérémie. Il parle déjà d’une alliance nouvelle même si ce n’est pas encore l’alliance éternelle en Jésus-Christ. Mais nouvelle, elle l’est : car elle n’est plus extérieure à l’homme, quelque chose proposé ou imposé du dehors ou bien encore légué par testament, mais intérieure à l’homme, au plus profond de lui et gravée dans son cœur. Ecoutons à nouveau les paroles de Jérémie : « Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits aux plus grands – oracle du Seigneur. » Voilà une prophétie pleine d’espérance !
« Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel »
Deuxième lecture (He 5, 7-9). Nous approchons de la semaine Sainte et la lettre aux Hébreux nous invite à regarder le Christ et à le contempler dans son geste d’offrande. Car c’est par l’offrande de sa vie, qu’il a établi entre Dieu et l’humanité une alliance qui assure le salut et la vie éternelle. « Bien qu’il soit le Fils… » est-il écrit…Oui, parce qu’il est le Fils, en lui est établie une alliance nouvelle et éternelle ; oui, parce qu’il est le Fils, il est lui-même l’alliance définitive entre Dieu et l’humanité, cette alliance par laquelle nous devenons des fils, des vrais enfants de Dieu.
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit »
Evangile (Jn 12, 20-33). L’évangile prolonge avec force la lettre aux Hébreux : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donnera beaucoup de fruit. » Et, bien qu’il soit le Fils, dans son humanité il est bouleversé… Va-t-il demander au Père d’éviter la passion et la mort ? Mais non : « quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Et ajoute l’évangéliste : « Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir. »

Nous sommes conscients et heureux de la relation que nous avons ou pouvons avoir avec Dieu, car nous sommes des sauvés, souvent pécheurs mais des pécheurs pardonnés et aimés. Et il est bon de goûter la joie du pardon, la joie d’être sauvés car la célébration de cette joie nous la partageons avec Dieu lui-même, le Père qui se réjouit de retrouver vivant son fils qui était perdu. Car notre relation à Dieu est une relation d’amour et le pardon nous fait grandir dans l’amour.
Marcel Baurier
Psaume 50 : Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu
La première en chemin, Marie

Photos du haut vers le bas : Vue d’ensemble de la cathédrale Sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Jérémie, sculpture du jubé (16° siècle) de la cathédrale Sainte Marie. Père Marcel Baurier, Recteur de la cathédrale.
La cathédrale Sainte Marie est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO pour les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé “Sanctuaire du Comminges” sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.

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– Psaume 50. Paroles : AELF / Musique : André Gouzes © Bayard Liturgie. Interprété par l’Ensemble vocal Hilarium. Direction : Bertrand Lemaire. Psaumes des dimanches et fêtes année B. Prions en Eglise. ADF Musique, 2014.
– La première en chemin, Marie. V565. Paroles : Marie-Colette Guédon / Musique : Georges Lefebvre. Chant : Isabelle Gaboriau /
Piano : Dominique Fauchard. Magnificat, les plus beaux chants à Marie. Bayard Musique, 2016.
Lecture du psautier avec l’aimable autorisation de © KTO Télévision catholique :
– Psaume 50. Voix : Michel Bonneton, réalisateur Christian de Rozières. Vidéo YouTube. © KTO TV, 2011. A revoir sur www.ktotv.com
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