Solennité de la Pentecôte
Prédication du Père Marcel Baurier 23 mai 2021
Cathédrale Sainte Marie (St Bertrand de Comminges)
Textes liturgiques AELF – Messe – 23 mai 2021 :
Actes des Apôtres 2, 1-11 ; Psaume 103 ; Galates 5, 16-25 ;
Évangile selon saint Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15.
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler »
(Ac 2, 1-11)
Nous avons tous envie de vivre et nous désirons que notre vie soit riche, épanouie, réussie ; une vie pleine de sens, une vie en plénitude. Mais nous nous heurtons à la réalité d’un monde souvent dur et aux difficultés qui peuvent nous assaillir. Nous nous heurtons aussi à nos limites, nos faiblesses, nos manques et nos péchés, en un mot à nous-mêmes. La vraie vie, c’est l’Esprit, affirme la révélation chrétienne. La vie en plénitude est le fruit de l’Esprit. S’il faut nous en convaincre, il suffit de relire le passage de l’épitre de Saint Paul Galates que nous venons d’entendre en deuxième lecture.
L’Esprit c’est d’abord, tout simplement le souffle. Et le mot qui l’exprime en hébreu tout comme en grec et en latin, exige pour être prononcé de souffler. Laissons de coté l’hébreu… en Grec c’est le « pneuma. » Essayer de dire les mots français qui en sont dérivés : tel « pneumatique » sans souffler ! Et en latin « spiritus » … Pour éviter tout effort, nous l’avons transformé en « esprit » …
L’Esprit devient dans la Bible le « souffle de Dieu » ! Les Juifs nommèrent ainsi la force jaillissante dont ils décelaient la présence dans le monde créé. Rappelons-nous les premiers versets de la Bible : « Au commencement… un souffle de Dieu planait au-dessus des eaux… » De ce souffle de Dieu, les juifs en attendirent la renaissance de leur peuple écrasé par la défaite et disséminé en exil. Ils y virent surtout le dynamisme capable de recréer le cœur perverti de l’homme et de le tourner vers son Seigneur. Mais pour eux ce terme ne désignait qu’une manifestation divine et non une personne, Dieu en personne.
La foi chrétienne y reconnaît la dénomination d’une personne vivante. Dieu, en sa réalité la plus profonde est échange et don. Cette découverte fondamentale, rendu accessible à l’homme en Jésus-Christ, s’exprime par la foi en Dieu Trinité. Le Père et le Fils, liés dans la réciprocité, se reconnaissent en l’Esprit. S’il s’agit là d’une vérité impossible à saisir en toute clarté, ses conséquences sont en tout cas prodigieuses pour l’homme : habité par l’Esprit et participant à l’Esprit, il est saisi dans le dynamisme même de la vie divine. La Pentecôte, fête de l’Esprit, marque ainsi l’aboutissement de Pâques. C’est à partir d’elle et par elle que s’affirme le renouvellement d’un monde recréé par Dieu.
Contrairement à St Jean qui condense en un seul épisode, tout de suite après la résurrection, l’apparition à ses disciples et le don de l’Esprit, Saint Luc présente ces événements étalés dans le temps. Les images par lesquelles il évoque l’événement de la Pentecôte prennent leur sens par l’Ancien Testament : elles évoquent la révélation du Sinaï, point de départ du peuple de Dieu, la communication retrouvée entre des hommes dont l’épisode de la tour de Babel avait marqué la division. L’humanité reconstituée peut chanter la louange de Dieu. La Pentecôte n’est toutefois qu’un point de départ. Toute la suite du livre des « Actes des Apôtres » a pour but de montrer l’éclatement de l’Esprit Saint à l’action dans le monde et qui précède l’Eglise en mission.
Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !
(Ps 103)
Ce sont ces actions, ces œuvres merveilleuses de l’Esprit dans le monde que chante le psaume en louange à Dieu.
« Le fruit de l’Esprit »
(Ga 5, 16-25)
Comme cela a été déjà évoqué, Paul, de manière tranchée, avec une vision très noire quand il s’agit de la vie selon la chair, c’est-à-dire recentrée seulement sur soi, Paul donc, évoque l’opposition entre la vie selon l’Esprit et la vie sans l’Esprit.
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière »
(Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
L’Evangile, lui, nous assure que seul l’Esprit peut nous ouvrir à la vérité sur Dieu et nous faire participer à la vie même de Dieu. L’Eglise, le corps du Christ, voulue par Dieu comme signe de son amour par l’amour les uns les autres afin d’annoncer la Bonne Nouvelle, ne sera vraie que si tous ses membres sont participants de la vie et de la grâce de Dieu. Et cela, c’est le travail de l’Esprit qui est donné en ce jour à l’Eglise et à tous ses fidèles.
Marcel Baurier
Hymne mariale
A la cathédrale sainte Marie de St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne), un chant à la Vierge Marie s’élève à la fin de chaque office. Nous vous invitons à chanter :


Photos du haut vers le bas : Vue d’ensemble et rétable de la cathédrale Sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Père Marcel Baurier, Recteur de la cathédrale.
La cathédrale Sainte Marie est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO pour les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé “Sanctuaire du Comminges” sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.
Epheta Editions remercie du concours apporté à cette publication :




Une fois par semaine, Epheta vous propose un Commentaire de la Parole de Dieu du dimanche. Epheta publie également sur abonnement (gratuit) une Prière des Heures.
Abonnez-vous gratuitement ! (en bas-de-page) Vous serez ensuite informé(e) par e-mail des prochaines parutions. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.
Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram
Mentions légales relatives à la propriété intellectuelle :
Crédit photos : Maïté Ruellan.
Textes bibliques reproduits avec l’aimable autorisation de © AELF.
Autorisation SECLI (Secrétariat des Editeurs de Chants pour la Liturgie) n° 2020053.
Autorisation SACEM “Ecoute de musique à l’unité” n° 30011003979.
Extraits musicaux reproduits avec l’aimable autorisation de © Bayard Musique :
– Viens Esprit de sainteté. Paroles : Daniel Bourgeois et Jean-Philippe Revel / Musique et direction : André Gouzes. Interprété par la Chorale paroissiale des frères dominicains de Toulouse. Trinité. ADF Musique, 2013.
– Psaume 103. Paroles : AELF. Interprété par le Chœur de l’Abbaye de Mondaye. Le chant de l’Abbaye de Mondaye. Messe de l’Esprit Saint. Bayard Musique, 2009.
– Viens Esprit créateur. Paroles : AELF. Interprété par le Chœur des Fraternités monastiques de Jérusalem. Le chant des Fraternités monastiques de Jérusalem. Lauda Jérusalem. Bayard Musique, 2010.
– Salve Regina. Paroles DP / Musique et direction : André Gouzes. Interprété par le Chœur d’hommes de l’abbaye de Sylvanes © Sylvanes. Salve Regina des bergers du Rouergue. ADF-Studio SM, 2013.
© Epheta 2021
Avertissement légal : Epheta œuvre suivant le magistère du concile Vatican II et du pape François et rassemble des chrétiens catholiques attentifs à nourrir et à augmenter leur fidélité de laïcs à leur vocation sacerdotale de baptisés. La liberté religieuse est un élément essentiel de la foi chrétienne, ce qui veut dire pour tout homme et toute femme liberté de chercher Dieu et d’adhérer à la vérité, de trouver la liberté intérieure donnée par Jésus Christ, d’apprendre à écouter son Esprit et de se laisser instruire en Eglise. Profondément soucieux et respectueux de ce que chaque fidèle, pèlerin ou retraitant, chercheur de Dieu, puisse sur son chemin personnel de foi être accompagné en Eglise pour s’ouvrir librement à Dieu, Epheta, association apostolique indépendante, s’attache le concours de partenaires et prédicateurs différents, clercs diocésains, ordres religieux et monastiques, communautés nouvelles et laïcs compétents, témoins des sensibilités spirituelles présentes au sein de l’Eglise catholique. Epheta ne peut cependant être regardé, nonobstant son charisme propre, comme étant assimilé, affilié, ou représentant un ordre religieux ou monastique, une institution ecclésiastique, ou un autre partenaire en particulier. (Article 9 des statuts de l’association.)