Prédication du Père Marcel Baurier Dimanche 14 mars 2021
2 Chroniques 36, 14-16.19-23 ; Psaume 136 ; Ephésiens 2, 4-10 ; Jean 3, 14-21.
La colère et la miséricorde du Seigneur manifestées par l’exil et la délivrance du peuple
Première lecture (2 Ch 36, 14-16.19-23). La première lecture relate un événement historique très important dans l’histoire du peuple juif : l’exil des habitants de Juda à Babylone. Il apparaît important de discerner les approfondissements spirituels que l’exil a provoqués dans la foi juive.
Par rapport à ce que raconte la première lecture du 2° livre des Chroniques, il y a longtemps que le royaume rassemblant toutes les tribus d’Israël qui n’a existé que sous David et Salomon, s’est fissuré en deux royaumes. Les habitants du royaume du Nord, ayant Samarie pour capitale, ont été déportés depuis 721 et d’autres populations sont venues habiter la région. Ce sont les Samaritains que les Juifs méprisent.
Nous sommes donc au VI° siècle avant J.C. autour des années 590, au royaume de Juda dont Jérusalem est la capitale. Et rien ne va plus au royaume de Juda : les dirigeants, les grands, et tous les habitants font n’importe quoi et sont surtout infidèles à Dieu, malgré les interventions des nombreux prophètes. Cela ne peut plus durer. Et c’est la prise de Jérusalem et sa destruction par Nabuchodonosor, en 587. Comme cela était habituel à l’époque, une grande partie de la population, surtout les élites, est emmenée en exil.
C’est pour les exilés l’occasion de méditer et de relire ce qui s’est passé…. Voici, en résumé, leurs pensées : « Nous nous sommes moqués de Dieu, mais, comme les prophètes nous l’ont rappelé, nous savions que Dieu est intransigeant avec le mal et s’il nous punit, nous n’avons récolté que ce que nous méritons ! » Mais, annoncent encore les prophètes, cette punition n’est pas pour toujours, parce que Dieu ne remet jamais en cause sa promesse et son alliance. Il reste fidèle. Il pardonne et redonne toujours les chances de recommencer. C’est, grâce à Cyrus, le retour à Jérusalem pour que naisse un nouveau peuple… L’exil comme une mort, pour une nouvelle naissance.
En réalité, Dieu ni ne nous punit ni ne nous envoie des épreuves. C’est la vie, parfois avec une part de responsabilité de notre part, qui s’en charge. C’est alors à nous d’en faire l’occasion de nouveaux départs…
Que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir !
Psaume (Ps 136). Le psaume est un poème qui chante la nostalgie de l’exilé et son amour du pays.
« Morts par suite des fautes, c’est bien par grâce que vous êtes sauvés »
Deuxième lecture (Ep 2, 4-10). La deuxième lecture vient compléter et approfondir la première : ce n’est plus Dieu intransigeant, mais Dieu riche en miséricorde et qui fait tout pour que nous soyons sauvés, pour que notre vie soit une réussite. Pour cela, sans mérite ni orgueil de notre part, car c’est un don, un cadeau, « il nous a donné la vie avec le Christ » écrit Saint Paul. Et, écrit-il encore, Dieu compte sur nous pour que nous fassions de notre humanité et de notre monde quelque chose de bien et de bon : « C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. » Si nous ne nous y sommes pas déjà mis, à nous de nous mettre… à pratiquer ces œuvres bonnes et cela passe par des actions concrètes et des engagements au service de nos frères… ! Pour que ce qui est moche devienne beau, que ce qui est ténèbres devienne lumière, que ce qui est mort devienne vie.
« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé »
Evangile (Jn 3, 14-21). L’évangile va dans le même sens : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé. » Et voici la suite des paroles de Jésus à Nicodème : « … les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière… », mais celui qui fait le bien n’a pas peur de la lumière, au contraire : « celui qui fait la vérité (c’est-à-dire qui fait ce qui est beau et bon), vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Un rappel dans ce carême : accomplir nos œuvres en union avec Dieu, selon ce qu’il aime et veut, c’est la bonne manière de faire de belles choses, de réussir notre vie et de témoigner de notre foi.
Marcel Baurier

Photos du haut vers le bas : Vue d’ensemble de la cathédrale Sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Saint Jean, l’évangéliste, marqueterie de la cathédrale Sainte Marie.
La cathédrale Sainte Marie est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO pour les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé “Sanctuaire du Comminges” sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.

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Lecture du psautier avec l’aimable autorisation de © KTO Télévision catholique :
– Psaume 136. Voix : Michel Bonneton, réalisateur Christian de Rozières. Vidéo YouTube. © KTO TV, 2011. A revoir sur www.ktotv.com
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