Prédication du Père Marcel Baurier – Dimanche 7 mars 2021
Exode 20, 1-17 ; Psaume 18 B ; 1 Corinthiens 1, 22-25 ; Jean 2, 13-25 ;
La loi fut donnée par Moïse
Première lecture (Ex 20, 1-17). La première lecture du livre de l’Exode nous rappelle le don de la loi par Dieu à son peuple pour vivre dans l’alliance avec lui. De manière plus développée nous retrouvons les dix commandements qu’on nous a peut-être fait connaître au catéchisme. On peut s’étonner de la sévérité de Dieu qui punit jusqu’à la quatrième génération, mais on peut aussi remarquer sa générosité pour ceux qui lui sont fidèles jusqu’à la millième génération. Entre 4 et 1000, la différence est grande !
Il est sûrement intéressant de bien voir ce qui constitue le lien entre les lectures de ce dimanche. Ce lien est le « signe ». Et, nous le savons, les hommes ont besoin de signes… Aussi ils ont eu coutume de se faire des représentations de leurs dieux, La découverte d’un Dieu unique par les Hébreux ne s’est pas faîte sans réticences…. « Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi… tu ne te feras aucune idole. » A cet ordre les Hébreux n’ont pas cessé de désobéir. Ils ont souvent préféré adorer des idoles et servir ainsi des dieux qui soient le reflet de leurs désirs et de leurs soifs. Soifs de pouvoir, de domination, de richesse, de jouissance, de fécondité et d’abondance…. Mais si à l’époque, cela s’exprimait par le culte des idoles, de nos jours, sans statues et sans culte, certaines idoles continuent d’habiter les cœurs des gens du XXI° siècle !
« La loi du Seigneur est parfaite qui redonne vie »
Psaume (Ps 18). Le psaume est une louange à Dieu pour le don de sa loi qui est source de vie.
« Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les hommes,
mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu »
Deuxième lecture (1 Co 1, 22-25). L’épitre commence ainsi : « Frères, alors que les juifs réclament des signes miraculeux, que les Grecs recherchent une sagesse… » A la communauté de Corinthe divisée en groupes divers, chacun se réclamant d’un apôtre ou d’un prédicateur particulier au risque que chaque groupe se fabrique sa religion, Paul rappelle que le seul signe de la foi chrétienne est « un Messie crucifié ». Et un signe peut être reçu de manières différentes : ainsi, ce Messie crucifié est « scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. » Mais pour les croyants, celui qui a donné sa vie par amour sur la croix est signe de la puissance et de la sagesse de Dieu. Nous pourrions nous rappeler, au long de la semaine, la dernière phrase du passage lu : « Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. »
« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai »
Evangile (Jn 2, 13-25). Dans l’évangile, Jésus nous donne une image de lui-même inhabituelle… A force de parler de la bonté, de la douceur et de l’humilité du cœur de Jésus, on a pu parfois en faire un personnage un peu mièvre. Or il apparaît ici plein d’énergie, n’hésitant pas à employer même la violence… Il envoie tout en l’air ! Certains s’indignent de son geste et lui demandent de quel droit il agit ainsi… Pour prouver ce droit, quel signe peut-il donner ?

Une remarque : nous sommes dans l’année liturgique Marc, qui raconte aussi cette scène, et pourtant, c’est l’évangile de Jean qui a été proclamé. Tout simplement, le récit de Marc, très court, 2 versets seulement, ne fait que rappeler le fait mais sans en donner le sens alors que l’évangile de Jean insistant sur les signes en donne toute la signification. « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Mais les interlocuteurs de Jésus ne comprennent pas le signe qu’il leur donne, car ils pensent édifice de pierres, « Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. »

Les Juifs, que ce soit le pouvoir royal ou le pouvoir religieux, ont enfermé Dieu dans une demeure de pierres : le Temple est le sanctuaire où Dieu réside. Mais voilà qu’avec Jésus, c’est en lui que Dieu habite, c’est lui le sanctuaire de Dieu, c’est lui le vrai temple.
Et Jésus a voulu que, à sa suite, l’Eglise, qui est son corps, devienne le temple nouveau, le lieu de la rencontre de Dieu avec les hommes. Il a voulu aussi que les hommes, tous et chacun, deviennent eux aussi les temples de Dieu, où il se plaît à habiter car : « Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu. »
Marcel Baurier

Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé “Sanctuaire du Comminges” sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.
Photos du haut vers le bas : Vue d’ensemble de la cathédrale Sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Saint Jean, l’évangéliste, sculpture du jubé (XVIème siècle) de la cathédrale Sainte Marie. Père Marcel Baurier.

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– Psaume 18 B. Voix : Michel Bonneton, réalisateur Christian de Rozières. Vidéo YouTube. © KTO TV, 2018. A revoir sur www.ktotv.com
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