Prédication du Père Marcel Baurier Dimanche 21 février 2021
Genèse 9, 8-15 ; Psaume 24 ; 1 Pierre 3, 18-22 ; Marc 1, 12-15
Alliance de Dieu avec Noë qui a échappé au déluge
Première lecture (Gn 9, 8-15). En ce 1° dimanche de Carême, que nous dit la Parole de Dieu ? Du récit imagé du déluge retenons l’engagement que Dieu prend vis-à-vis de Noé et de tous les êtres vivants et particulièrement de tout être humain qui devient pour toujours son partenaire dans l’alliance : « Voici que moi j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les vivants qui sont avec vous… Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus déluge pour ravager la terre. » Et Dieu donne alors l’arc en ciel comme signe de son alliance.
Retenons donc la bienveillance de Dieu à notre égard. En ce début de Carême, où nous sommes invités à une démarche de conversion, il est important de la faire en toute confiance et d’être sûrs de la bonté de Dieu qui nous dit « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ! »
« Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route »
Psaume (Ps 24). Le psaume est celui d’un homme qui, devant les difficultés de la route à parcourir, se tourne vers Dieu. Car il sait que Dieu est bienveillant et qu’il est tendresse et bonté. Il en attend l’aide et la lumière nécessaires pour repartir malgré les obstacles.
Le baptême vous sauve maintenant
Deuxième lecture (1 P 3, 18-22). La lettre de Saint Pierre établit un lien entre la vieille aventure de Noé et le baptême où Jésus-Christ nous sauve. Nous sommes donc invités à ne pas oublier que le baptême est un engagement de tout notre être et, au cours de la célébration pascale, chacun de nous sera invité à le renouveler. Nous pourrons alors redire notre engagement à la suite du Seigneur.
« Jésus fut tenté par Satan, et les anges le servaient »
Evangile (Mc 1, 12-15). Marc résume très brièvement, en quelques phrases fortes et parlantes, deux événements fondamentaux de la vie de Jésus. Jésus, pour affirmer son humanité, se fait baptiser alors qu’il est sans péché et il veut aussi éprouver les tentations dont il triomphera. Marc donc, en trois versets raconte le baptême.
Puis tout va très vite : « Aussitôt, l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours. » La Bible aime beaucoup les chiffres et leur symbolique. Quarante !

Quarante jours comme les quarante années passées au désert par le peuplé hébreux libéré d’Egypte. Le désert, image forte, lieu aride et vide, où l’être humain, libéré de toutes les contraintes extérieures, se trouve face à lui-même et peut entrer en relation avec Dieu.
Les évangélistes notent qu’à plusieurs reprises, Jésus se rend dans des lieux désertiques, loin de la foule et de toute agitation, pour entretenir, dans la prière, sa relation d’amour avec son Père.
Nous souvenant de Jésus, qui a voulu se mettre en quarantaine au désert, peut-être pourrions-nous aussi vivre ces quarante jours comme un temps de retrouvaille avec nous-mêmes et avec Dieu.
Demandons-nous aussi quels sont pour nous les déserts possibles et nécessaires à notre vie de chrétiens ?
Le désert, lieu aride et vide et pourtant, écrit Marc : « Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. » Au lieu d’identifier les bêtes sauvages comme des bêtes possiblement dangereuses, privilégions au contraire l’aspect d’une création appelée à être réconciliée et respectée. Jésus, au désert, participe déjà de manière anticipée à un monde renouvelé où toutes les créatures trouvent ou retrouvent leur vraie place. Car c’est bien l’engagement de Dieu après le déluge : il fait alliance avec Noé et sa descendance et avec tous les êtres vivants ! C’est l’occasion de nous rappeler la fin de la prière eucharistique IV : « Avec la création tout entière, enfin libérée du péché et de la mort, nous pourrons te glorifier par le Christ …Par lui, avec lui et en lui … »
Ecoutons aussi de nouveau cet appel du Seigneur de l’évangile d’aujourd’hui et déjà reçu le mercredi des cendres : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Marcel Baurier

Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé “Sanctuaire du Comminges” sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.
Du haut vers le bas : Tentation de Jésus au désert (sculpture du jubé XVIème siècle ) et vue extérieure du jubé de la cathédrale sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Crédit Photos : Maïté Ruellan et Epheta Editions.
Liens vers les textes bibliques avec l’aimable autorisation d’AELF © 2021.

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