Germigny des Prés – Abbaye de Fleury

Arche d’Alliance – Oratoire de Germigny-des-Prés
La Pietà
Oratoire de Germigny

Catherine Bertram

29-30 juin 2019

Avant de franchir le porche, je me retourne. Dans le fond de l’oratoire carolingien de Germigny-des-Prés, la Pietà se détache, en bois, mais vivante. La Vierge Marie soutient sur ses genoux le corps du Christ. La mosaïque de 130 000 tesselles, représentant, entouré d’anges, l’Arche d’Alliance, l’éclaire et illumine l’oratoire. Il est 17h30 ce dimanche, notre week-end vient de s’achever par la prière des vêpres. Il avait commencé ici à Germigny le samedi par la messe célébrée par le frère Stéphane-Dominique, op. Nous nous étions ensuite rendus par le chemin de bord de Loire à l’abbaye bénédictine de Fleury (Saint-Benoît-sur Loire – Loiret).

Je commence par la fin, me direz-vous, mais les multiples bouleversements intérieurs vécus pendant ce week-end justifient pour moi ce désordre chronologique.

« Frères en Christ » était le thème de notre pèlerinage-retraite.

Lors de notre séjour, des instants précieux nous ont été offerts pour s’imprégner des lieux, oratoire carolingien de Germigny-des-Prés et basilique romane de l’abbaye de Fleury, vivre des temps privilégiés dans l’échange, l’attention à soi-même et à l’autre.

Notre accompagnateur spirituel, le frère Stéphane-Dominique nous l’avait annoncé dès le début du week-end lors de la messe célébrée à Germigny : notre relation à Dieu, notre relation à Jésus doit être une relation de Personne à personne. C’est cette relation au Christ qui nous fait grandir dans la foi de l’Église et nous ouvre à nos prochains.

Saint Paul nous enseigne que « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » (2 Co 5, 17). Établir une relation profonde avec le Christ n’est autre que demeurer en Lui : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 4-5)

« Frères en Christ », qu’est-ce que cela signifie pour nous ? N’est-ce pas justement à travers cette relation personnelle avec le Christ qu’évoque frère Stéphane-Dominique, que nous devenons véritablement Frères en Christ et unis par son Esprit ?

Le temps retrouvé pour chacun des membres de notre assemblée est aussi celui du temps de la participation aux offices de l’abbaye de Fleury, des laudes aux vigiles nous faisons chœur et cœur avec les moines, nous vivons au rythme de la prière.

C’est aussi, le temps de l’approfondissement et de la réflexion grâce aux enseignements dispensés tout d’abord par Gilles, laïc dominicain, puis par le Père Louis-Marie, moine bénédictin. Tous deux vont successivement nous éclairer sur les origines et le sens de ce qu’est la fraternité.

Ils nous éclairent tout d’abord sur ce qu’elle n’est pas : elle n’est pas restrictive, elle n’est pas limitée. Si, à l’origine, le frère est le frère de sang, cette fraternité s’ouvre aux disciples, aux païens, s’ouvre à l’étranger, s’ouvre à l’être humain, s’ouvre à celui que le Christ ressuscité reconnaît et appelle « son frère ».

Au sortir de ces deux jours passés ensemble à l’abbaye de Fleury, je suis changée, modifiée profondément, car j’entends une vibration du cœur davantage qu’une parole : nous sommes frères, nous sommes sœurs, nous sommes humains, nous nous reconnaissons différents mais les mêmes.

Ainsi, « il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28). Le Christ a donné sa vie pour nous, Il nous unit comme frères et sœurs en Lui.

En réalité, je mesure au cours des différents week-ends déjà passés avec les membres de notre groupe combien justement je me rapproche de Dieu, je me rapproche de Dieu petit à petit, en avançant avec mes frères, avec mes sœurs, frères et sœurs en Christ.

Au sortir de ces deux jours, je comprends aussi l’urgence de faire reconnaître au cœur du monde la fraternité en Christ en répondant à l’appel : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28, 19). 


En savoir plus sur les week-ends EPHETA d’accompagnement spirituel

Au cours de ces journées, dites Spiritus Dei – Souffle de Dieu, une religieuse ou un religieux dominicain (op), ainsi que des moniales et moines vous accompagnent pendant 2 ou 3 jours dans un endroit d’élévation de l’âme et de l’Esprit. Ils sont à l’écoute de chaque membre du groupe, cherchant Dieu ou voulant grandir dans la foi, pour l’accompagner librement, individuellement ou en couple, vers un ressourcement spirituel à la rencontre du Seigneur. Le séjour est également rythmé par la prière monastique : offices des laudes, vêpres et célébrations eucharistiques, ainsi que par les échanges fraternels, promenades et loisirs au sein d’un petit groupe limité à 8-10 personnes (couples et individuels). Hébergement en hôtellerie monastique.

La rubrique “A vos plumes” accueille vos témoignages. Vous pouvez adresser votre texte au format Word à epheta.org@orange.fr


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Crédit photos : Epheta Editions