4° dimanche ordinaire Prédication

Prédication du Père Marcel Baurier – Dimanche 31 janvier 2021

Deutéronome 18,15-20 ; Psaume 94 ; 1 Corinthiens 7, 32-35 ; Marc 1, 21-28

Nous connaissons tous l’histoire que raconte la Bible de la singulière destinée de ce bébé sauvé des eaux, qui devient prince d’Egypte, puis prophète de la loi de Dieu et le libérateur du peuple hébreu du joug des pharaons. Il est le personnage principal de l’Ancien Testament. Figure centrale qui annonce, avec un contraste frappant, celui qui va accomplir la loi de Dieu dans la loi d’amour, le Messie, Jésus.

« Je ferai se lever un prophète : je mettrai dans sa bouche mes paroles »

Première lecture. Aujourd’hui justement, la première lecture (Dt 18, 15-20) met en scène Moïse. La Bible, nous le savons, n’a pas été écrite selon l’ordre chronologique des livres tels qu’ils sont présentés. La genèse avec la création et les premiers patriarches, puis l’exode… et ainsi de suite. En réalité, ce n’est que lorsque le peuple hébreu, peuple de nomades, se sédentarise que quelques écrits et des traditions orales vont donner naissance aux livres bibliques qui racontent son passé. Donc, au temps de la royauté, des écrivains d’Israël livrent leur méditation sur l’Exode sous forme d’un testament de Moïse. Ils voient en celui-ci l’homme qui est le point de départ d’une lignée de prophètes livrant au peuple élu la parole de Dieu. En attendant le prophète parfait, le Messie, lui qui révèlera en plénitude le visage de Dieu ainsi que le chemin pour vivre sa rencontre et qui disposera de l’autorité même de Dieu, celui que les uns attendent toujours et que nous reconnaissons en Jésus.

« Aujourd’hui, ne fermez pas votre coeur, mais écoutez la voix du Seigneur »

Psaume. Le psaume (Ps 94) est intéressant : les juifs le chantaient au cours de la procession d’entrée au Temple. Ils rappelaient la façon dont leurs ancêtres, sur la route de l’Exode, refusaient d’aller de l’avant à l’appel de Dieu. En chantent ce psaume, ils disaient alors leur volonté de répondre enfin à cet appel en acceptant l’autorité du Seigneur.

« La femme qui reste vierge a le souci des affaires du Seigneur afin d’être sanctifiée »

Deuxième lecture (1Co 7, 32-35). Paul gardera toute sa vie l’enthousiasme d’un converti. Car plus que d’autres, il revient de loin, lui qui fut persécuteur des chrétiens. Dans son ardeur à promouvoir l’évangile, Paul souhaite que ses lecteurs, tout comme lui, s’y consacrent totalement acceptant même un célibat qui les rendrait plus disponibles à l’œuvre divine. Mais il sent bien qu’il s’agit là d’une vocation personnelle et prophétique. Comme il l’écrit, il ne veut pas les piéger. Aussi leur demande-t-il d’être vraiment attachés au Seigneur… chacun dans son état de vie.

« Il enseignait en homme qui a autorité »

Evangile (Mc 1, 21-28). Marc écrit de manière très populaire et évite les longs développements. Aussi son évangile est-il le plus court des quatre. Certains passages ramassés sont ainsi plus percutants, tel celui d’aujourd’hui. En un seul récit, celui d’une journée à Capharnaüm, Marc regroupe plusieurs faits marquants. Il s’agit pour lui de montrer que Jésus est vraiment le grand prophète envoyé par Dieu, comme il l’annonce dès le premier verset de son livre : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu ». Il souligne ici l’autorité de Jésus qui n’enseigne pas « comme les scribes ». Puis c’est la rencontre avec l’homme « tourmenté par un esprit impur ». Le récit raconte alors que Jésus chasse l’esprit mauvais. Car, c’est vrai, entre Dieu et le mal, il y a contradiction. C’est pourquoi, dans l’évangile de ce dimanche, Marc montre que là où Jésus paraît et parle, l’esprit mauvais fuit et la puissance maléfique qui gangrène l’homme disparaît. La parole de Dieu chasse le mal et fait jaillir la vie.

Ces gestes de Jésus expulsant les esprits mauvais ont aussi valeur prophétique et annoncent un monde à venir. Mais ce monde renouvelé ne peut naître que par la puissance d’un amour s’affirmant jusqu’au don de sa vie et à travers la mort. C’est à travers sa passion que Jésus affirmera un Royaume de l’amour sur lequel le mal sera sans prises. Comment nous chrétiens aujourd’hui pouvons-nous lutter contre le mal au nom de la loi d’amour et surtout être proches, par amour, de ceux qui sont victimes du mal sous toutes ses formes, maladie et chômage, pauvreté et malnutrition, exploitation et guerre… ? C’est à nous de répondre !

Marcel Baurier

Le Père Marcel Baurier, né en 1937, a été ordonné prêtre en juin 1964. Curé à Toulouse pendant quarante ans, il a été très jeune membre du Conseil épiscopal de l’Archidiocèse de Toulouse, secrétaire général du synode et vicaire épiscopal responsable de l’agglomération toulousaine. Ancien président de la radio chrétienne régionale, Radio Présence, de 1989 à 2009, il continue de nos jours certaines semaines à présenter des homélies à la radio. Il est Recteur de la cathédrale Sainte Marie à St-Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) depuis septembre 2009, où il accueille les pèlerins dans ce haut lieu nommé « Sanctuaire du Comminges » sur le chemin de St-Jacques de Compostelle.

Du haut vers le bas : Moïse et saint Marc (sculptures du jubé XVIème siècle ) et porche de la cathédrale sainte Marie de St-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne). Crédit Photos : Maïté Ruellan et Epheta Editions

Liens vers les textes bibliques avec l’aimable autorisation d’AELF © 2021.

 


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